Comment les facteurs économiques

déterminent ils les choix de production? 

Les décisions de production d’une entreprise portent sur trois grandes questions :

  • Que produire ?

  • Combien produire ?

  • Comment produire et avec quelle combinaison de facteurs ?

Cette dernière question est au cœur de la gestion productive et possède une influence directe sur la performance de l’entreprise.


1. Les facteurs de production : définition et rôle

A. Notion générale
Les facteurs de production sont l’ensemble des ressources mobilisées par l’entreprise pour créer des biens et des services. Selon les économistes classiques et la théorie néoclassique, ces facteurs sont essentiels au fonctionnement de toute activité productive.

B. Classification des facteurs
Les facteurs de production se regroupent principalement en deux catégories :

  • Le travail : Activités humaines, physiques et intellectuelles, qui contribuent à la production. Ces activités incluent aussi bien le travail manuel que le travail qualifié ou intellectuel. La qualité du facteur travail dépend de la formation, de l’expérience et des compétences des salariés. La notion de « capital humain » renforce cette idée, en soulignant l’importance des savoirs et savoir-faire.

  • Le capital : Ensemble des biens durables utilisés dans la production. Il est divisé en :

    • Capital fixe : un bien durable non incorporé dans le produit (machines, locaux, brevets, équipements).

    • Capital circulant : biens consommés pendant la production (matières premières, énergie, composants).

On peut parfois considérer la connaissance, l’information ou la terre comme facteurs complémentaires ou secondaires.


2. Combinaison productive et intensité capitalistique

A. Combinaison productive
La combinaison productive désigne la façon dont l’entreprise associe travail et capital pour produire. Elle varie selon la proportion respective des facteurs mobilisés.

  • Intensité capitalistique élevée : plus grande part du capital dans l’activité (ex. industrie automatisée).

  • Intensité capitalistique faible : plus grande part du travail (ex. artisanat).

Les facteurs peuvent être :

  • Complémentaires : indispensables conjointement (exemple : chauffeurs et bus).

  • Substituables : l’un peut remplacer l’autre partiellement (exemple : robotisation réduisant besoin de main-d’œuvre).


3. Mesure de la performance : productivité

A. Définition de la productivité
La productivité mesure l’efficacité de la production par le rapport entre la quantité produite et la quantité de facteurs utilisés. Plus le ratio est élevé, meilleure est la performance.

  • Productivité du travail : production / nombre d’heures travaillées ou effectif salarié.

  • Productivité du capital : production / valeur du capital fixe utilisé.


4. Coûts de production et structure des coûts

A. Coûts de production
La mise en œuvre de la combinaison productive génère des coûts, décomposés en :

  • Coûts fixes (CF) : indépendants du volume produit (ex. loyers, assurances, salaires fixes).

  • Coûts variables (CV) : varient proportionnellement à la production (ex. matières premières, heures supplémentaires).

Formule : Coût total = coûts fixes + coûts variables
Coût unitaire = coût total / quantité produite

Une forte part de coûts fixes peut exposer l’entreprise à des risques en cas de baisse d’activité.


5. Évolution de la combinaison productive : déterminants économiques et sociétaux

A. Coût relatif des facteurs
La combinaison productive évolue lorsque le coût du travail augmente (charges, salaires), incitant à substituer plus de capital (machines) au travail, ou dans certains cas à augmenter simultanément les deux (facteurs complémentaires).

B. Gains de productivité
L’entreprise cherche à améliorer sa productivité par :

  • L’organisation du travail (meilleure planification).

  • L’investissement dans des équipements performants.

  • La formation et la motivation des salariés (effet d’apprentissage).

C. Développement durable
Les entreprises intègrent désormais des choix responsables :

  • Réduction de l’empreinte écologique (écoconception, recyclage).

  • Prise en compte des enjeux sociaux (diversité, formation) pour une responsabilité sociétale réelle, en phase avec les attentes des parties prenantes.


6. Externalisation ou impartition

A. Définition
L’entreprise peut choisir de « faire » (produire en interne) ou « faire faire » (confier à des prestataires externes). Cette externalisation cherche à optimiser les coûts ou à bénéficier d’expertises spécifiques.

B. Analyse par la chaîne de valeur
La décision s’appuie sur la valeur apportée par chaque activité : l’entreprise conserve en interne les activités stratégiques créatrices de valeur, et externalise les autres.

C. Risques

  • Perte de contrôle sur la qualité,

  • Difficultés de coordination,

  • Risque d’adaptation insuffisante aux évolutions.

L’impartition nécessite un suivi rigoureux et reste adaptable selon le contexte.