1. Le rôle central du système d’information (SI) dans l’entreprise

A. Définition du système d’information

Le système d’information (SI) se définit comme « un ensemble organisé de ressources comprenant matériel, logiciels, données, personnel et procédures » permettant de collecter, traiter, stocker et diffuser de l’information au sein d’une organisation (Robert Reix). Plus qu’un simple système informatique, le SI intègre la dimension humaine et organisationnelle.

 

B. Trois dimensions complémentaires

• Une dimension technique, incluant le matériel informatique (ordinateurs, serveurs, réseaux) et les logiciels (progiciels, bases de données) facilitant la transformation des données brutes en informations exploitables.

• Une dimension humaine, incarnée par les individus qui traitent, interprètent et utilisent l’information pour la transformer en connaissance utile à la prise de décision.

• Une dimension organisationnelle, qui concerne les règles, procédures et processus garantissant une bonne circulation et exploitation des données. Le système d’information devient ainsi l’infrastructure permettant la diffusion rapide et fiable de l’information pertinente à toutes les parties prenantes de l’entreprise. 

 

C. Les fonctions fondamentales du SI

Le SI assume quatre fonctions principales :

• La collecte des données (internes et externes),

• Le stockage organisé de ces données,

• Le traitement et la transformation des données en informations intelligibles,

• La diffusion de ces informations auprès des utilisateurs concernés.

Ce dispositif vise à soutenir les processus métier, assister le travail humain et automatiser certaines tâches. Robert Reix souligne que le SI est un moteur de performance et d’efficacité dans l’organisation du travail.

2. Le SI, vecteur de coordination et d’action collective

L’entreprise est le cadre d’une action collective où plusieurs individus poursuivent un objectif commun. Pour fonctionner efficacement, cette action collective doit être coordonnée.

Henry Mintzberg identifie six mécanismes de coordination :

• L’ajustement mutuel (communication informelle directe entre individus),

• La supervision directe (contrôle hiérarchique),

• La standardisation des procédés (procédures formalisées),

• La standardisation des résultats (objectifs mesurables),

• La standardisation des qualifications (formation spécifique),

• La standardisation des normes (valeurs et règles partagées).

Le système d’information contemporain fournit des outils collaboratifs qui facilitent ces mécanismes, rendant le travail collectif plus efficace et moins coûteux dans le temps et les ressources.

3. Le SI augmente la réactivité mais génère des risques

A. Atouts du SI

Un SI performant rend l’entreprise :

• Plus agile et capable de s’adapter rapidement aux évolutions du marché,

• Plus efficace dans la gestion des flux d’informations, notamment dans un contexte de Big Data,

• Capable de fluidifier la communication interne et externe, améliorant ainsi la prise de décision aux niveaux stratégique, tactique et opérationnel.

 

B. Risques liés au SI

Cependant, ce système complexe engendre des risques importants, notamment :

• Sécurité : cyberattaques, piratage, pertes de données,

• Opérationnels : pannes, obsolescence, erreurs de maintenance, non-gestion des licences,

• Juridiques : respect de la réglementation RGPD sur les données personnelles, gestion contractuelle,

• Sociaux : intrusion dans la vie privée, gestion des usages des salariés, risques de burn-out liés aux outils numériques,

• Financiers : coûts d’acquisition, maintenance, formation, mise à jour des systèmes.

4. Le numérique conduit à repenser l’organisation de l’entreprise

A. Nécessité d’adaptation

Face à un environnement turbulent et compétitif, les entreprises doivent organiser leur action collective autour d’entités spécialisées interdépendantes et coordonnées afin d’assurer cohérence et synergies.

 

B. Réingénierie des processus métiers

Le numérique facilite la mise en œuvre de démarches de réingénierie (Business Process Reengineering) qui visent à analyser puis restructurer les processus clés pour améliorer la qualité, réduire les coûts et les délais. Cette réorganisation peut aussi conduire à externaliser les activités non essentielles au cœur de métier.

 

C. Obstacles et résistances

Toute transformation structurelle suscite inévitablement des résistances internes, car les parties prenantes cherchent à préserver leur pouvoir (Michel Crozier). Louis Greiner souligne que les organisations traversent des phases de crises liées à la croissance, qui sont autant d’occasions de changement et d’évolution.

 

Conclusion

Le système d’information est un levier décisionnel et organisationnel clé dans la transformation numérique des entreprises. Il améliore la performance collective mais implique aussi une gestion rigoureuse des risques humains, technologiques et juridiques. Il est au cœur des évolutions managériales nécessaires pour faire face à la complexité croissante du monde économique.